Défi écriture pour la nouvelle année !

Préambule

Vous avez tous du voir de nombreux challenges sur la toile. Inktober, Nanowrimo, tous proposent de faire un grand nombre de créations pendant un mois, sur des sujets divers et variés. 

Bon, je vous le dis de suite, je suis aussi bon en dessin que Locklear en flûte. Non, vous ne voulez pas voir ça. Par contre, l’écriture, ça me branche. Et plus particulièrement, le genre de la nouvelle. 

Alors j’ai créé mon propre challenge, avec une idée : faire participer mes amis. 

Les règles

Chaque personne devait me donner une phrase, et une seule, inventée ou non, sur n’importe quel sujet. J’écrivais ensuite un texte, plus ou moins court qui contenait la phrase. Simple non ?

Mes amis se sont pris au jeu, et j’ai eu plus d’une trentaine de phrases. C’était génial d’inventer sur des sujets aussi divers et variés qu’un ornithorynque ou qu’une question philosophique sur le théâtre.

Maintenant à vous de jouer !

Sur Twitter, écrivez votre phrase avec #defiamegeek et en me mentionnant @L_ame_geek. J’écrirais ensuite une nouvelle dessus !

Pour vous montrer ce qui pourrais être écrit voici un texte d’Avril dernier que j’avais écrit avec beaucoup de plaisir !

"Et tout avait commencé avec quelques pelures de mandarine sur le coin d’un canapé.''

Aujourd’hui avait commencé comme tous les autres jours. Un baiser, un café, des papiers, un départ. Le sien. Comme tous les autres jours. Réveil, café, travail, c’était notre quotidien depuis tant d’années. J’avais fini par me faire à ce train-train quotidien. Lui vivait le jour, moi la nuit. Nos seuls instants d’intimités étaient compris dans ces quelques heures avant son départ le matin. Autrement seuls quelques jours dans l’année étaient dédiés à notre couple, à nous. À vivre ensemble. Tout le monde pense que vivre ensemble deux vies différentes est facile, ou tout du moins, acceptable. Pas moi. 

Pas ceux qui l’ont vécu. Cet homme que j’aime, que j’ai aimé, je ne le reconnais pas. Il est devenu un total étranger pour moi. Nos fréquentations, nos sorties, nos amis, tout nous diffère. Seul ce lit que nous partageons permet de maintenir l’illusion. Les rares moments que nous avons ensemble sont dénués de sens. Nous remplissons nos instincts primaires, rapidement et sans plaisir. Et puis nous vaquons à nos activités. Lui joue en bourse, moi, je lis.

Aux premières heures de notre relation, j’adorais voir les fluctuations, l’adrénaline qui s’emparait de son corps quand il gagnait, l’angoisse et la rage qui s’emparait de lui quand il était sur la phase descendante. Dans les deux cas, j’étais avec lui. Pour fêter les succès, et le réconforter dans l’échec. Il n’a jamais été addict, ni n’a joué de sommes folles. Il a toujours été très raisonnable, et je l’aimais comme ça. Lui pouvait passer des heures à me regarder lire, sans que je me rende compte le moins du monde qu’il m’observait, toute prise dans l’univers que m’offraient les mots de l’auteur. Il adorait me regarder lire. Dans mon regard, il apprenait les tournants de l’histoire. Au fil du temps, il savait même repérer de multiples détails sur l’œuvre que je dévorais. Était-ce un roman ? Un recueil de poésie ? Y avait-il un héros, ou une héroïne ? Science-fiction, récit historique ou fantastique ? Il pouvait répondre à toutes ces questions sans même voir le livre. Juste à travers mes yeux.

Maintenant nous avions chacun notre pièce. Lui le salon, moi notre chambre. Nos jours précieux s’étaient évadés sous le poids du travail, de l’ennui et de l’habitude. De toutes ces années, nous n’avions pas réellement tenté quoi que ce soit pour combattre ces derniers. Nous prenions bien des vacances ensemble, mais elles se ressemblaient toutes. Puis petit à petit, nous avons commencé à nous éloigner. Nous avons commencé à nous en rendre compte quand nos séances de va-et-vient étaient devenues totalement insipides.

Ce n’était pas que nous ne nous aimions plus. Non. Nous aimions une autre personne, l’un et l’autre. Nous aimions le nous du passé. Celui où tout était encore à découvrir et à espérer. Celui où chaque instant était une jouissance et ou le plus simple des sourires pouvait encore nous envoyer au septième ciel.

Aujourd’hui, j’ai un amant. J’en ai déjà eu plusieurs, avant. Nous baisons bien. Rien de plus, rien de moins. Je sais que lui aussi a eu des amantes. Je le connais assez bien pour savoir que comme moi, il n’éprouve rien pour elles de plus qu’un désir charnel. Même si nous ne nous le sommes jamais dits, l’un et l’autre nous connaissons la vérité sur les amants de l’autre. Nous acceptons, nous le vivons ensemble. Je l’aime toujours et il m’aime toujours, et nous espérons encore découvrir le moyen de nous retrouver, comme avant, de nous redécouvrir.

C’est comme ça : un jour, tu te retrouves à peler des mandarines au coin d’un canapé. Ça parait bête, mais c’est la solution que j’ai trouvée pour détourner le quotidien. J’ai pris une mandarine, et je l’ai pelée sur le canapé, derrière lui qui jouait. Il est resté sur son activité, mais j’ai senti en lui un changement subtil. Il m’observait, comme avant. Du coin de l’œil, certes, mais il me regardait à nouveau. J’ai mangé la mandarine et j’ai laissé les pelures, là, sur le coin du canapé.

Puis, je suis parti lire. Pour ce jour-là, rien de plus n’a changé. Nous étions en plein mois de février, le froid était encore présent et nous portions nos vêtements chauds même à la maison, par souci d’économie d’énergie. Le lendemain, le baiser du matin fut légèrement plus fougueux. Juste un peu. Juste ce qu’il fallait. Le café fut plus serré aussi. Le surlendemain, le réveil sonna un peu plus tôt, et un embryon d’ébats eu même lieu. Quelques préliminaires, et puis le calme. Un café et un départ.

Et nous voici un samedi. Jour où nous avions toujours fait semblant d’être ensemble. Ce fut lui qui vint me voir pendant ma lecture. Il était torse nu, je m’en souviens encore. Légèrement distraite par sa présence, j’étais toujours aussi étonné de sa résistance au froid, moi qui étais encore sous ma couverture. Ce qu’il fit ensuite, me prit totalement au dépourvu. Il s’approcha doucement et commença à me masser la plante du pied. Délicatement et tranquillement. Nous qui n’avions presque plus de contacts physiques, hormis pour évacuer nos pulsions… Je sentais en moi une chaleur nouvelle monter, à mesure que ses mains s’avançaient sur mes mollets, puis mes cuisses. Mon corps était bouillant. Je sentais le sien qui semblait, lui aussi, brûler de désir.

Depuis ce jour, notre couple a pris une nouvelle voie. Nous sommes toujours dans deux univers différents, mais maintenant les points de rencontre entre nos deux mondes sont devenus d’une importance capitale. Notre connexion s’était reforgée et renforcée. 

Et tout avait commencé avec quelques pelures de mandarine sur le coin d’un canapé.

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