Interview avec coach daemoN

Partie 2, le reste de l'équipe

Pour avoir tout le résumé de l’interview de Zaroïde sur l’équipe de France Overwatch 2018 avec son coach daemoN, ne ratez pas la première partie sur Winz.

Étant la suite directe de la première partie, on envoie directement les informations ! Alors sans attendre plus longtemps, voici toutes les informations qui ne sont pas reliées à Winz.

L'équipe de France

Toutes les informations

Canada vs France 

Pour daemoN, le match et son résultat ne reflètent pas le réel niveau de l’équipe de France. En effet, l’équipe n’a pas réussi à montrer ce qui a été fait lors des scrims. Si on revoit le match, on peut se rendre compte que la partie a été assez serrée. 

L’avant match

Juste avant le match, l’ambiance était bonne. Certes, il n’y avait pas eu d’échauffement, mais au moins les joueurs étaient reposés. Le discours d’avant match de daemoN était basé sur l’importance de l’esprit d’équipe, dans la victoire ou la défaite. Il leur a dit de garder la tête haute et de montrer tout le travail accompli.

Akm ou NiCOgdh, le choix difficile

Sur ce sujet, daemoN a expliqué qu’aKm a été préféré à NiCOgdh pour plusieurs raisons. Premièrement pour éviter les doubles et triples changements de compositions en jeu. Deuxièmement, la préférence s’est faite par rapport à l’entraînement. Du fait que NiCO se soit entraîné avec Eagle Gaming pour les finales des Contenders, aKm avait plus d’automatismes avec l’équipe.

Après coup, daemoN s’est exprimé sur la possibilité de mettre niCO sur Brigitte. Il nous a d’ailleurs expliqué qu’avec Paris Eternal, il a montré de très belles choses sur le personnage, malgré le fait qu’il ai peu de temps de jeu dessus, que ce soit en leadership ou en compréhension du personnage. Benbest avait proposé cette solution, mais elle n’a pas été retenue, du fait qu’elle changeait trop la stratégie au dernier moment. 

La stratégie française

L’idée était simple. Forcer nos adversaires à venir sur notre terrain : goat contre goat. Sombra était une clé de la stratégie, obligeant nos adversaires à jouer la goat.

La stratégie qui a été mise en place pendant le match était bien celle qui était prévue. Elle avait été notamment testée avec Eagle Gaming et elle fonctionnait bien. Face a une meta NA très portée sur la dive, la goat sombra fonctionnait bien en scrim en tant que contre-dive. 

Cependant, cette stratégie repose beaucoup sur la Sombra et les choix qu’elle prend. On a vu un aKm très détaché du pack avec sa Sombra. Dans une goat Sombra, les timings sont hyper importants. De plus, les Canadiens ont su imposer leur rythme et mettre à mal le plan de jeu initial. L’un des buts de la Sombra dans cette composition est de réussir à récupérer un hack sur le Doomfist.

2-0  la mi-temps. Manque d’agression ?

Beaucoup d’erreurs ont été commises dans le match. Cependant, pour daemoN, ce n’est pas encore fini. Eichenwald et Busan ont été très serrées, et c’est un manque d’agression dans les moments clé qui a amené à la défaite. 

En dehors du match

L’après-match, une forte déception

L’amertume est de mise, du côté des joueurs, du staff et des supporters, d’autant que le match aurait pu être remporté. 

La BlizzCon a été un mauvais souvenir pour les joueurs, mais elle ne comporte pas que du négatif. Le principal est de ne pas rester sur ce mauvais résultat et d’avancer en gardant les bons moments. Quel que soit la raison, ou le résultat, il faut garder espoir. Car cette coupe du monde n’est, et ne sera pas, la dernière.

Difficultés de préparation

Le calendrier a été le premier adversaire des équipes. Avec d’un côté la finale des Contenders et ensuite les Trials, qui ont tous deux eu lieu à des dates très proches de la coupe du monde, le temps a manqué. Même si les joueurs français étaient motivés, le manque de vacances a eu un impact sur le moral. De l’Overwatch League à la coupe du monde, pour revenir en suite rapidement sur la League, il a été pour eux complique de tenir le coup. 

Effectivement, entre le manque de vacances, les nombreux aller-retour France/Etats-Unis, la difficulté pour les joueurs de voir leur famille, et le grand investissement demandé pour la coupe du monde, on peut le comprendre. C’est en dehors des bootcamps que ce fut le plus compliqué, sans compter les problèmes de ping et de time zone avec NiCO et Benbest qui étaient encore en Europe quand le reste de l’équipe était en Amérique. 

DaemoN, à de multiples reprises, a mis en avant l’importance des bootcamps, et la difficulté à les organiser. Une des pistes pour l’année prochaine, serait de les préparer un maximum à l’avance pour se préparer au mieux.

Critiques

On pouvait s’en douter, mais les critiques touchent. DaemoN, entre autres s’est beaucoup remis en question. Si pour lui, l’expérience a été difficile, mais intéressante, elle a aussi été très difficile à vivre sur le plan humain. Il a beaucoup appris de cette situation et de ses erreurs, et s’en retrouve enrichi pour la suite, notamment avec Paris Eternal.
Il souligne son intérêt et sa passion pour le public Français, et assure qu’il a donné, et donnera toujours son maximum pour cette scène française qui compte beaucoup pour lui. Dans le meilleur et le pire, la communauté française l’a beaucoup aidé, cependant, et comme il le dit, il y a des fois de meilleurs façons de dire les choses. Le respect dans la critique permet à celle-ci de devenir constructive.

Émotion et coaching

Pour daemoN, un coach se doit d’être un maximum neutre. L’énervement ou l’utilisation d’un caractère autoritaire ne donne rien de bon. Montrer aux joueurs qu’on comprend ce qu’il se passe est très important. Pour les critiques, elles sont faîtes en face-à-face et non devant beaucoup de monde. Il met en avant l’aspect humain et social du travail de coach comme primordial.

Aussi, il faut rester professionnel, même avec des amis. La discussion a toujours lieu dans le coaching, mais dans tous les cas, c’est le coach qui tranche et décide.

Vous en rappelez vous ? DaemoN avait déjà eu l’occasion de se faire interviewer deux fois par Zaroïde. Cette possibilité de parler longuement et à tête reposée de divers sujets est fortement apprécié par le coach, il l’a d’ailleurs exprimé directement dans son interview. 

Une autre devrait sortir bientôt sur Paris Eternal. Moi j’ai hâte, et vous ?

Les scrims

Pour finir, parlons de ce sujet, qui a été abordé à plusieurs reprises pendant l’interview, sans compter ce qu’il a pu se passer avec Winz.

Lead IG

Zaroïde, qui a eu l’occasion d’assister à des scrims a peu entendus de leaders en jeu. Il pointe principalement un manque de prise de parole dans les situations difficiles, avec peu d’émulation positive. 
À cela, daemoN répond en parlant de professionnalisme. En général, quand une information est donnée, peu répondent, mais tous comprennent, et agissent. Il explique aussi le manque de prise de parole de Winz, tout en rappelant que ce manque de communication a été un problème. En effet, Winz connaissait mal la goat. Par contre, les nombreuses prises de parole de Benbest ont permis à l’inverse de bien gérer la communication de l’équipe, compensant le manque laissé par Winz

Prises de paroles hors-jeu

De même, Zaroïde pointe un manque de communication en dehors du jeu. Là aussi daemoN explique par le fait que certains joueurs sont plus communicatifs que d’autres, sans que ça impacte le jeu en général. UnKoe reste assez passif, mais sait s’exprimer quand il le faut. De même avec Poko qui parle peu, mais toujours de manière très constructive.

Défaites lors des scrims et motivation

Notamment, contre les Eagle Gaming, les défaites ont pu être nombreuses, et parfois sévères. Cet état de fait n’a pas aidé à la motivation de l’équipe. Cependant, daemoN met en avant qu’en-dehors d’Eagle, l’équipe de France avait 70 % de winrate. Ensuite, il faut prendre en compte l’expérience des phases de groupe, qui a été plus que concluante. Enfin, le fait de jouer un match officiel, qui plus est devant un public, fait changer complètement les joueurs, qui sont alors à 150 %. Il prend comme exemple le match contre le Royaume-Uni où le public a été extraordinaire et où les joueurs se sont sentis pousser des ailes.

Les scrims contre les USA

Etant de l’autre côté de l’arbre, nous nous sommes beaucoup entraînés contre les Etats-Unis. Ils ont montré qu’il était possible de contre la goat à base de Doomfist et de Sombra. Au vue des entraînements, daemoN pensait sincèrement que les USA avaient de quoi gagner la coupe du monde.

Ces scrims ont remis en cause l’utilisation de la goat, d’autant que Daemon apprécie beaucoup les compositions dive. Cependant, l’équipe était plus à l’aise sur de la goat, d’autant qu’avec l’ajout d’une Sombra, les choses se passaient plutôt bien, comme ils l’avaient testé avec Eagle Gaming.

En conclusion

Voici, pour moi, l’occasion de fermer totalement le sujet de l’équipe de France 2018. Comme l’a dit coach daemoN, il est important maintenant d’avancer. Construire le futur de l’équipe de France, trouver des solutions pour améliorer les choses. L’expérience 2018 a été passionnante, maintenant tournons nous vers le futur, avec notamment le retour de l’Overwatch League et notre équipe parisienne : Paris Eternal !

Nous attendions des réponses de notre coach, et nous les avons eu. Merci à lui. Merci à Zaroïde de les avoir recueillis, et enfin à Troma d’avoir ouvert le premier le débat.

Futur ? 

Maintenant, il faut réfléchir à ce que nous voulons pour la suite. Le mieux, et daemoN l’a exprimé dans l’interview, serait de s’occuper au plus tôt du côté administratif. Trouver des bootcamp, des sponsors… L’idéal serait d’avoir un comité choisi plus tôt. Peut-être faire porter ce message à Blizzard

Espérons aussi que la Coupe du Monde ne chevauchera pas les autres scènes compétitives Overwatch. J’ai aussi hâte de voir des joueurs comme Dridro évoluer jusqu’au plus haut niveau et, potentiellement, intégrer l’équipe.

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